• Droit du travail : la riposte syndicale s’organise

    Le Monde.fr avec AFP | 22.02.2016 à 15h57 • Mis à jour le 22.02.2016 à 16h06    Lien

    Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, face au premier ministre, Manuel Valls, et à la ministre du travail, Myriam El Khomri, le 11 janvier à Matignon.

    Contre le projet de réforme du travail, l’heure est à la mobilisation du côté des syndicats. La Confédération générale du travail (CGT) a convié neuf syndicats, lundi 22 février, à discuter dès mardi dans ses locaux, à Montreuil, près de Paris, d’« actions et initiatives communes » contre un texte jugé trop favorable au patronat.

    Quatre d’entre eux ont d’ores et déjà accepté : la Confédération française et démocratique du travail (CFDT), Force ouvrière (FO), l’Union nationale des syndicats autonomes (UNSA), ainsi que la Confédération française de l’encadrement - Confédération générale des cadres (CFE-CGE).

    Lire :   Droit du travail : une réforme directement inspirée de propositions du Medef et de la droite

    Cinq autres syndicats n’ont pas encore fait parvenir leur réponse : la Fédération syndicale unitaire (FSU), Solidaires, la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC) et deux organisations étudiantes, l’Union nationale des étudiants de France (UNEF) et l’Union nationale lycéenne (UNL).

    Il s’agira « d’évaluer les champs d’éventuelles actions et initiatives communes » et d’« échanger sur l’analyse de la situation sociale, économique et politique » de la France, est-il expliqué dans l’invitation envoyée aux responsables des neuf organisations et dont l’Agence France-Presse (AFP) a obtenu copie.

    « Sécurisation » juridique des licenciements

    La CGT, premier syndicat de France, avait annoncé dès vendredi son intention de mettre en place « une réaction forte et unitaire du monde du travail » après la divulgation du projet de loi de la ministre du travail, Myriam El Khomri. Les autres syndicats ont aussi protesté contre un texte qui fait la part trop belle, selon eux, aux revendications du patronat.

    Transmis au Conseil d’Etat, le projet de loi prévoit notamment la primauté des accords d’entreprise en matière de temps de travail, la possibilité de référendum pour valider des accords minoritaires, une « sécurisation » juridique du licenciement économique pour les entreprises, des indemnités prud’homales plafonnées et un recours facilité au forfait jour dans les petites entreprises.

    « Les organisations syndicales se trouvent fragilisées par une loi qui leur a été imposée. Elle est en train de nous prendre deux bras-deux jambes. Il y a un changement de paradigme fondamental », explique à l’AFP Marie-Françoise Leflon, numéro deux de la CFE-CGC, qui assistera à l’intersyndicale.

    Et de poursuivre :

    « Elle touche notre cœur de vie : le dialogue social, le tissu conventionnel, la convention collective, l’accord de branche… C’est notre vie, on ne peut pas rester insensibles. »

    Valls : « Il y en a qui sont encore au XIXe siècle »

    Cité par France TV Info, le premier ministre, Manuel Valls, a répondu ouvertement aux critiques dès mardi après-midi lors d’un déplacement en Alsace . Le chef du gouvernement a qualifié cette réforme d’«  indispensable ». « Lisez-la ! », a-t-il lancé, déplorant qu’« il y [ait] beaucoup de bêtises entendues ici et là. »

    S’en prenant aux syndicats, M. Valls a ajouté :

    « Il y en a qui sont encore au XIXe  siècle, nous [le gouvernement], nous sommes au XXI e siècle et nous savons qu’économie et progrès social vont de pair.  (…) C’est un message adressé aux 3,5 millions de chômeurs de notre pays pour leur dire que nous n’acceptons pas la fatalité. Non. Tout doit être tenté, et nous ne devons jamais baisser les bras. »

    Dans le premier cercle du chef du gouvernement, cette loi a également été présentée au Monde comme « un moment de vérité pour la gauche », prenant exemple sur les réformes du travail menées ces dernières années en Allemagne, en Espagne et en Italie : « Elle est la preuve que l’on veut vraiment réformer le pays, en sortant du culte du passé et en agissant pour la France et pas seulement pour la gauche. »

    Lire aussi :   Réforme du code du travail  : le feu couve dans la majorité

    Vendredi soir, le président de la République, François Hollande, avait, pour sa part, tenté de rassurer en affirmant que « les salariés français ne verr[aie]nt aucun de leurs droits remis en cause » et qu’il « [donnait] à la négociation collective la place qu’elle n’a jamais eue dans notre pays ».

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  • Début de négociations sous tension sur l’assurance-chômage

    Le Monde.fr | 22.02.2016 à 06h44 • Mis à jour le 22.02.2016 à 09h01    Lien

    Lors d'une manifestation à Paris le 19 décembre 2014.

    Plusieurs semaines de négociations sur l’assurance-chômage s’ouvrent lundi entre le patronat et les syndicats, qui vont devoir s’entendre sur de nouvelles règles d’indemnisation des chômeurs. Des discussions qui s’annoncent difficiles alors que l’Unédic est confrontée à un chômage et un déficit records. Les partenaires sociaux qui gèrent l’Unedic ont jusqu’à l’été pour renégocier la convention de 2014, qui arrive à échéance en juin 2016.

    L’enjeu des discussions est de permettre à l’organisme paritaire, lourdement endetté, de faire face à la montée du chômage. Le déficit de l’assurance-chômage pour 2015 est estimé aujourd’hui à 4,4 milliards d’euros et pourrait atteindre 3,3 milliards d’euros en 2016. Sa dette cumulée devrait atteindre 25,8 milliards d’euros fin 2015 et 29,4 milliards d’euros fin 2016, selon l’Unédic.

    Le chômage, lui, a poursuivi sa progression en 2015. Le nombre d’inscrits dans la catégorie A (sans aucune activité) a battu un nouveau record en décembre : un peu plus de 3,59 millions (presque 3,85 millions en intégrant l’ outre-mer). En 2015, le chômage a augmenté de 2,6 %, un rythme toutefois moins soutenu qu’en 2014 (+ 5,7 %).

    Parmi les sujets qui devraient revenir dans les discussions figurent l’explosion des contrats de travail de très courte durée, qui pèse sur les comptes de l’Unédic, la question de l’incitation à la reprise d’un emploi, l’accès des chômeurs à la formation ou bien encore le régime spécial des intermittents du spectacle.

    Allocation dégressive

    L’exécutif a accentué ces dernières semaines la pression sur les partenaires sociaux, incités à engager des réformes des règles d’indemnisation. Le 18 janvier, le président François Hollande rappelait ainsi que la France est le pays d’Europe où la couverture offerte aux demandeurs d’emploi est la plus longue. Quelques jours plus tard, la ministre du travail, Myriam El Khomri, et son homologue chargé des finances, Michel Sapin, évoquaient l’idée de verser une allocation dégressive aux personnes privées d’emploi, perspective rejetée par les syndicats.

    Créée en 1958, l’Unédic est une association relevant de la loi de 1901, chargée de gérer l’assurance-chômage. Cet organisme paritaire est placé sous la responsabilité des organisations représentatives d’employeurs et de salariés. C’est l’un des rares secteurs du système de protection sociale où elles disposent de réelles marges de manœuvre et d’authentiques pouvoirs de décision – avec le système des retraites complémentaires Agirc-Arrco.

    Les conventions Unédic sont mises au point par le patronat et par les syndicats sans qu’ils aient à suivre une feuille de route préalablement dictée par le gouvernement – contrairement aux accords nationaux interprofessionnels qui préfigurent des textes de loi (par exemple celui sur l’emploi de juin 2013). Mais l’exécutif peut reprendre la main si les partenaires sociaux n’arrivent pas à s’entendre.

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  • « Brexit », Syrie, travail : ce qu’il faut retenir de l’intervention de Hollande

    sur France Inter

    Le Monde.fr | 19.02.2016 à 20h06 • Mis à jour le 19.02.2016 à 20h33  Lien

    François Hollande à Bruxelles vendredi 19 février pour le sommet européen.

    Interrogé dans l’émission « Le téléphone sonne », sur France Inter, le président de la République, François Hollande, est longuement revenu, vendredi 19 février, de 18 heures à 20 heures, sur la politique étrangère de la France — en particulier sur la crise des migrants et sur l’avenir du Royaume-Uni dans l’Union européenne.

     
    • Sur le « Brexit »

    Alors que des négociations cruciales sont en cours à Bruxelles, entre Londres et les vingt-sept autres Etats membres, pour modifier les modalités de l’adhésion du Royaume-Uni à l’UE, le chef de l’Etat a assuré qu’il faisait « ce qu’il faut pour que nous puissions garder le Royaume-Uni dans l’Europe ». « Mais à condition que l’Europe puisse avancer », a-t-il poursuivi. « Si les Britanniques veulent sortir, je le regretterai pour l’Europe, pour la Grande-Bretagne, pour la France, mais j’en prendrai acte », a-t-il dit.

    « Il peut y avoir une prise en compte de ce qu’est la City pour l’Europe (...) mais il ne peut pas y avoir de règles particulières pour la City », a-t-il aussi déclaré, en référence à l’un des points de blocage des discussions concernant la première place financière européenne. 

    « La Grande-Bretagne voudrait avoir un statut un peu particulier [pour son marché financier]. Je ne peux pas l’accepter, cela voudrait dire que les banques françaises ou d’autres nationalités européennes n’auraient pas les mêmes contraintes ou facilités que d’autres établissements financiers au prétexte qu’ils sont à Londres. »

    Lire (en édition abonnés) :   Pour conserver son influence, la City veut rester en Europe

    « Ce qui manque à l’Europe, c’est un projet », a encore soutenu M. Hollande. « Je vais prendre des initiatives, que la Grande-Bretagne reste ou ne reste pas dans l’Europe, pour que la zone euro puisse être encore plus forte et plus dynamique », a-t-il promis.

    Le premier ministre britannique, David Cameron, espère arracher un accord lui permettant d’organiser dès juin un référendum à haut risque sur l’appartenance de son pays à l’UE — laissant planer la perspective d’un « Brexit », une sortie du Royaume-Uni de l’Union.

    Lire :   « Brexit » : ballet européen pour un accord sur mesure

    • Sur la crise des migrants

    Le président Hollande a estimé qu’il n’était « pas souhaitable » qu’autant de réfugiés aillent en Allemagne :

    « L’Allemagne ne pourra pas (...) accueillir encore des dizaines de milliers de réfugiés. (...) Je ne veux pas que l’Allemagne un jour nous dise : “A ce moment-là, je rétablis ma frontière intérieure. Donc, nous devons tout faire avec l’Allemagne, avec l’Europe, pour qu’il y ait un mécanisme de protection des frontières extérieures, de soutien aux réfugiés là où ils sont aujourd’hui installés, c’est-à-dire en Turquie, en Jordanie et au Liban. (...) Il faut tarir ce flux. »

    Lire :   Réfugiés : à Bruxelles, Angela Merkel joue son va-tout face aux Européens

    • Sur l’extrême droite en Europe

    Interrogé sur la situation politique de la Hongrie et de la Pologne, M. Hollande a affirmé que si « un parti d’extrême droite prenait le pouvoir », « il y aurait des procédures qui s’appliqueraient ». « On peut suspendre un pays du droit de rester dans l’Union européenne », a rappelé le chef de l’Etat. Selon François Hollande, « lorsqu’il y a des atteintes aux libertés des médias, cela arrive, lorsqu’il y a des atteintes aux Constitutions, aux droits de l’homme, l’Europe ne doit pas être uniquement une corde de rappel ». « Il y a des contrôles qui peuvent être faits, notamment en ce moment pour la Pologne », a-t-il précisé.

    Lire :   Tribunal constitutionnel, médias : les réformes controversées menées en Pologne

    • Sur la guerre en Syrie

    « La Russie ne s’en sortira pas en soutenant unilatéralement Bachar Al-Assad », a déclaré François Hollande, appelant à exercer une « pression » sur Moscou pour des négociations sur la Syrie. « Je ne veux pas écarter la Russie de la solution. (...) Mais je ne peux pas accepter qu’en même temps qu’on négocie, on bombarde des populations civiles », a-t-il ajouté. « La Turquie est impliquée en Syrie (...) Là, il y a un risque de guerre » avec la Russie, estime-t-il.

    Quant aux Etats-Unis, le président a déclaré qu’il préférerait qu’ils « soient encore davantage actifs » pour tenter de régler le conflit syrien. « Les Américains considèrent qu’ils n’ont plus à être partout présents dans le monde, comme ils l’étaient auparavant », a-t-il souligné. « Donc les Etats-Unis se sont mis en retrait », a-t-il poursuivi, rappelant que Washington avait abandonné Paris, qui voulait à l’été 2013 frapper la Syrie après l’utilisation d’armes chimiques par l’armée de Bachar Al-Assad. « Qui doit prendre le relais, qui doit agir, qui doit être présent, qui doit porter les valeurs et les idéaux de la démocratie ? L’Europe. Et la France, en tout cas, en fera la démonstration », a-t-il assuré.

    Les frappes contre le groupe Etat islamique « ont leur efficacité » et ont abouti à « des résultats », a-t-il encore assuré.

    Lire aussi :   Syrie : de l’aide humanitaire livrée aux villes assiégées

    • Sur la réforme du droit du travail

    Le président de la République a dit que « les salariés français ne verront aucun de leurs droits remis en cause » par la réforme du droit du travail qui sera présentée en mars, très critiquée par les syndicats et une par partie de la gauche. « Je veux qu’il y ait plus de négociation collective, je veux qu’il y ait plus de souplesse, plus de sécurité, plus de visibilité », a-t-il ajouté.

    Le président a par ailleurs réaffirmé qu’il ne serait pas candidat à un nouveau mandat s’il n’y avait « pas de baisse du chômage ».

    « Je me suis engagé personnellement. J’ai dit que je serais jugé sur cette question-là. Je ne me déroberai pas. (...) J’ai été candidat pour que nous créions les conditions pour qu’il y ait une baisse du chômage et il doit y avoir une baisse du chômage. »

    Lire aussi :   Droit du travail : une réforme directement inspirée de propositions du Medef et de la droite

    Ce rendez-vous radiophonique, diffusé à la veille des vacances scolaires parisiennes, vient clore une séquence politique marquée par le remaniement gouvernemental et l’adoption à l’Assemblée de la réforme constitutionnelle. Hormis son interview sur France 2 et TF1 dans la foulée du remaniement il y a une semaine, la dernière expression du chef de l’Etat dans les médias remonte à ses vœux de Nouvel An.

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  •  JO 2024 : la tour Eiffel pour représenter la candidature de Paris

    Le Monde.fr avec AFP | 09.02.2016 à 21h32 • Mis à jour le 10.02.2016 à 09h15    LIEN

    Le logo de la candidature de Paris à l’organisation des jeux Olympiques 2024 a été dévoilé, mardi 9 février, à 20 h 24. Projetée sur l’arc de Triomphe, cette représentation de la tour Eiffel polychrome laisse également deviner le chiffre 24.


    JO 2024 : voici à quoi ressemble le logo pour la candidature de Paris

    Dès 19 heures, des tweets de soutien à la candidature de Paris 2024 ont été projetés sur l’arc de Triomphe, dessinant progressivement le logo pixelisé de la candidature. Sous la pluie, les Parisiens ont été invités à se masser en haut des Champs-Elysées pour signifier leur soutien au projet.

    « L’identité visuelle de Paris 2024 reflète magnifiquement les valeurs et l’ambition de la candidature, souligne Bernard Lapasset, coprésident du comité de candidature. Elle se distingue par sa pertinence, sa modernité, son audace et son élégance. Et puis, réunir comme ce soir l’arc de Triomphe et la tour Eiffel sur un même site est une belle symbolique… »

    « Il est indispensable que les Parisiens, les Franciliens, les Français, s’approprient la candidature de Paris », note Bernard Lapasset pour expliquer notamment l’aspect « monumental » de la présentation du logo d’un projet qui se veut par ailleurs relativement modeste.

    Remise du dossier de candidature le 17 février

    Les responsables du comité ont estimé ce budget de candidature à 60 millions d’euros. Après la Française des Jeux, qui a promis 2 millions d’euros, la RATP et trois autres entreprises compléteront le dispositif financier de Paris-2024, déjà soutenu à hauteur de 30 millions d’euros par les collectivités : Etat, région, ville.

    Mercredi 17 février, Bernard Lapasset et le triple champion olympique de canoë Tony Estanguet, tous deux coprésidents du comité de candidature, dévoileront les grandes lignes du dossier qui sera remis le jour même au Comité international olympique.

    L’élection de la ville hôte des JO 2024, à laquelle se présenteront aussi Budapest, Los Angeles et Rome, se tiendra le 13 septembre 2017 à Lima. Pour l’heure, seule une autre ville a également déjà dévoilé le logo de sa candidature : il s’agit de la capitale italienne, qui a opté pour un Colisée vert-blanc-rouge.

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  • Bernie Sanders et Donald Trump remportent la primaire du New Hampshire

    Le Monde.fr | 10.02.2016 à 02h12 • Mis à jour le 10.02.2016 à 10h40   Lien

    882 959 électeurs étaient appelés à voter : 231 376 démocrates, 262 111 républicains, et 389 472 indépendants. En dépit de la neige et du froid, la participation a été très importante. Plusieurs bureaux de vote n’ont pas pu fermer comme prévu à 19 heures (1 heure à Paris) en raison de l’affluence.

    Darcy Padilla / Agence VU pour Le Monde

    882 959 électeurs étaient appelés à voter : 231 376 démocrates, 262 111 républicains, et 389 472 indépendants. En dépit de la neige et du froid, la participation a été très importante. Plusieurs bureaux de vote n’ont pas pu fermer comme prévu à 19 heures (1 heure à Paris) en raison de l’affluence.

    882 959 électeurs étaient appelés à voter : 231 376 démocrates, 262 111 républicains, et 389 472 indépendants. En dépit de la neige et du froid, la participation a été très importante. Plusieurs bureaux de vote n’ont pas pu fermer comme prévu à 19 heures (1 heure à Paris) en raison de l’affluence.


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    Les favoris des sondages, le démocrate Bernie Sanders et le républicain Donald Trump, ont remporté mardi 9 février l’élection primaire dans le New Hampshire, qui départage les candidats à la présidentielle américaine dans chaque parti.

    Leur victoire a été annoncée par les chaînes de télévision dès la clôture des bureaux de vote à 20 heures locales (2 heures à Paris), ce qui signifie qu’ils ont gagné le scrutin avec une large marge.

    Au total, 882 959 électeurs étaient appelés à voter : 231 376 démocrates, 262 111 républicains, et 389 472 indépendants. En dépit de la neige et du froid, la participation a été très importante. Plusieurs bureaux de vote n’ont pas pu fermer comme prévu à 19 heures (1 heure à Paris) en raison de l’affluence.

     

    • Chez les démocrates 

    Le sénateur du Vermont, 74 ans, devance l’ancienne secrétaire d’Etat, Hillary Clinton, 68 ans. Celui qui se présente comme un social-démocrate à la scandinave avait déjà créé la surprise dans l’Iowa, où il avait longtemps été donné à égalité avec l’ex première dame. Celle-ci n’avait fini par l’emporter que de quelques voix.

    M. Sanders a estimé mardi soir que sa très nette victoire dans la primaire démocrate du New Hampshire montrait que les gens voulaient « un vrai changement ».

    « Ce que les gens ont dit ici c’est que, compte tenu des énormes crises auxquelles notre pays est confronté, c’est juste trop tard pour [avoir] la même élite politique, la même élite économique. » 

    Dans le New Hampshire, Bernie Sanders aurait obtenu 60 % des suffrages, contre 39 % pour Mme Clinton, selon des résultats partiels. Cette dernière, qui avait remporté le New Hampshire en 2008, était donnée perdante dans toutes les mesures d’intentions de vote. Elle a concédé sa défaite et réaffirmé qu’elle continuerait à « se battre pour chacun des votes dans chacun des Etats ».

    Lire aussi : Bernie Sanders, le défi inattendu

     

    • Chez les républicains 

    Magnat de l’immobilier, M. Trump s’est imposé depuis sept mois dans la campagne à coups de déclarations incendiaires. Il aurait obtenu, mardi, 34 % des voix républicaines, selon les résultats partiels.

    « Nous allons rendre à l’Amérique sa grandeur », s’est félicité le milliardaire novice en politique après sa victoire, reprenant son slogan :

    « Je serai le président le plus grand en matière d’emplois que Dieu ait jamais créé. » 

    Lire aussi : Donald Trump en position de force

    Le gouverneur de l’Ohio, John Kasich, a créé la surprise en arrivant second du scrutin devant l’ancien gouverneur de Floride Jeb Bush, et les sénateurs Ted Cruz et Marco Rubio. Républicain modéré, M. Kasich est crédité de 16 % des voix. Il avait mené une campagne intense dans cet Etat, la plupart du temps loin des projecteurs.

    Lire aussi : Le va-tout de John Kasich

    La primaire du New Hampshire est la deuxième étape du long processus de désignation des candidats à l’élection présidentielle du 8 novembre aux Etats-Unis. Ce processus s’achèvera le 14 juin avec la primaire démocrate dans le district fédéral de Washington.

    Tout comprendre aux primaires américaines en une vidéo

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  • Déchéance de nationalité : les députés votent l'inscription dans la Constitution

    P.Th. | 09 Févr. 2016, 20h18 | MAJ : 09 Févr. 2016, 22h47  Lien

     Assemblée nationale (Paris), ce mardi. L'Assemblée nationale a pris à bras-le-corps mardi le sujet de la déchéance de nationalité, qui continue de diviser chaque camp, avant le vote mercredi sur l'ensemble du projet de révision constitutionnelle

     

    Les députés ont voté ce mardi soir à main levée l'amendement du gouvernement qui inscrit la déchéance de nationalité dans la Constitution sans faire de référence à la binationalité. Avec celui-ci, l'article 2 du projet de révision constitutionnelle prévoit que la Constitution renverra à la loi pour «les conditions dans lesquelles une personne peut être déchue de la nationalité française ou des droits attachés à celle-ci lorsqu'elle est condamnée pour un crime ou un délit constituant une atteinte grave à la vie de la Nation».



    Avant ce vote, cet article 2 a continué de diviser chaque camp, malgré les rappels à l'ordre de Manuel Valls et de Nicolas Sarkozy. Ce mardi, dans l'hémicycle, les coups de boutoir contre cette mesure controversée sont venus des bancs socialistes, écologistes, mais aussi de la droite et du centre.

    29 amendements de suppression ont été présentés par des députés PS, EELV, LR ou UDI. Ils ont été rejetés par 176 voix contre, 118 pour et 23 abstentions. Voilà qui laisse augurer d'un vote favorable à la rédaction proposée par le gouvernement. Mais qui laisse planer le suspense pour le vote final du Congrès, au regard de la majorité des 3/5e du Parlement requise pour réviser la Constitution.


     

     
    Groupe socialiste
    Groupe les Républicains
    Autres groupes
     
      

     


    Dans un hémicycle bien plus garni que pour le vote de la veille sur l'état d'urgence, les critiques fusent. La réforme? «Une trace indélébile, qui n'est pas à l'honneur de notre République», lâche le patron des députés Front de gauche, André Chassaigne. «Porteuse d'idéologie nauséabonde», fustige l'écologiste Isabelle Attard. «Totalement inopportun», balance l'élu LR, Jean-François Lamour. «Une mascarade», désapprouve Lionel Tardy (LR). «Le président de la République se grandirait en prenant l'initiative de mettre un terme à ce débat», estime le député MoDem Jean Lassalle.


     

    «Un débat qui part dans tous les sens»

    Les frondeurs socialistes, vent debout contre la réforme, montent en rappel. «La sagesse commande que nous n'allions pas plus loin», défend Pouria Amirshahi. Christian Paul s'élève contre «un débat qui divise le pays, qui divise la droite et la gauche», «un débat devenu un obstacle à l'unité nationale». A Manuel Valls, qui demande aux députés de respecter le «serment» de Versailles, Benoît Hamon rétorque : «Le discours du président de la République n'a rien à voir avec l'article 2 du texte que vous proposez.» Laurent Baumel va plus loin encore. «Les Français savent qu'il arrive que la parole de François Hollande ne s'inscrive pas dans la réalité», charge le frondeur.

    Présent dans l'hémicycle pour défendre le texte, le Premier ministre ne bouge pas d'un iota. «Tout amendement qui va dans ce sens, de suppression, ou de réécriture, remet en cause l'engagement du président de la République pris devant le peuple français dans le cadre du Congrès de Versailles», prévient-il, tout en rappelant avoir «proposé une nouvelle rédaction pour tenir compte des éléments du débats». «Le gouvernement a entendu les arguments qui invoquaient une éventuelle rupture d'égalité», insiste-t-il. A l'occasion d'une nouvelle prise de parole, Valls martèle : «La seule différence que je fais dans cette affaire-là, le seul élément inégalitaire, c'est entre les terroristes et les Français. Elle est là, la différence fondamentale.»

    Des piliers de la majorité interviennent en renfort. Plusieurs députés LR, notamment Eric Woerth et Claude Goasguen, aussi. Tout comme le patron des députés UDI, Philippe Vigier, toutefois contraint d'admettre que «des voix différentes» s'expriment au sein de son groupe. Le président du groupe PS, Bruno Le Roux, se félicite que «le dialogue ait abouti à une réécriture». Et appelle, dans un savoureux lapsus, à «rejeter l'article 2» et non... les amendements de suppression de l'article 2. Plaidant pour la «déchéance nationale» plutôt que de nationalité, le député PS Yann Galut ne cache pas un certain désarroi : «Nous sommes confrontés à un débat qui part dans tous les sens.»

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