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    Russia Beyond the Headlines

     

    Un an après : ce que l’on sait sur l’assassinat de Boris Nemtsov

    26 février 2016 Ekaterina Sinelchtchikova
     
    Le Comité d’enquête a annoncé avoir élucidé l’assassinat de l’homme de l’opposition russe
    Boris Nemtsov, après une enquête qui a duré près d’un an. Qui sont les meurtriers, et quel
    était leur motivation : RBTH revient sur les circonstances de l’assassinat le plus retentissant
    de l’année dernière.

     

    Boris Nemtsov a charismatic Russian opposition leader
    Commémoration de Boris Nemtsov sur les lieux du meurtre, à Moscou,
    le 27 février 2015.Crédit : AFP

     

    Il y a un an, tard dans la nuit, l’opposant et ancien premier vice-premier ministre russe

    Boris Nemtsov était assassiné en plein cœur de Moscou. Ce meurtre effronté était plein

    de symboles : le corps gisant devant le Kremlin, la veille d’une manifestation de l’opposition,

    alors que le leader d’opposition préparait un rapport sur la présence des militaires

    russes dans le Donbass (est de l’Ukraine). L’opposition l’a perçu comme une date à marquer

    d’une « pierre noire », le Kremlin ayant dénoncé une provocation « ignoble » et « cynique ».

    Le président Vladimir Poutine, qui contrôle personnellement l’enquête, a maintes fois exigé

    que les commanditaires et les exécutants de l’assassinat soient retrouvés, « quels qu’ils soient ».

    En janvier 2016, le Comité d’enquête russe a annoncé avoir élucidé le meurtre. Cinq auteurs présumés, placés en détention depuis un certain temps déjà, seront jugés.

    Rouslan Moukhoudinov, homme de main et chauffeur personnel de Rouslan Gueremeïev, un intime du président tchétchène Ramzan Kadyrov selon la presse et les personnes proches de l’enquête,

    est désigné comme l’organisateur et le commanditaire du crime. Cependant, les enquêteurs ne connaissent ni le motif de Rouslan Moukhoudinov ni sa localisation actuelle.

    « Guerriers intrépides »

    Dans sa rédaction finale (que la presse a pu consulter), l’accusation indique que le meurtre de

    Boris Nemtsov était planifié depuis septembre 2014. Cela exclut la version populaire au début de l’enquête selon laquelle M. Nemtsov aurait pu être assassiné pour sa position sur l’attentat islamiste contre la rédaction de Charlie Hebdo (janvier 2015). L’hebdomadaire satirique français avait publié une caricature du prophète Mahomet et avait suscité des protestations massives de la part des musulmans à travers le monde, y compris en Tchétchénie. Boris Nemtsov figurait parmi ceux qui

    ont apporté leur soutien aux journalistes, fustigeant, selon ses termes, « l’inquisition islamique moyenâgeuse ».

    Les enquêteurs ont établi que l’assassin et ses complices n’étaient mus que par des intérêts financiers. Rouslan Moukhoudinov leur a proposé 15 millions de roubles (178 000 euros) pour l’assassinat. Zaour Dadaïev, ancien soldat du bataillon tchétchène Sever [voir encadré], décoré

    par l’État, est l’assassin direct. En outre, les enquêteurs soupçonnent quatre autres personnes d’avoir participé à l’exécution du crime, dont trois sont également liés aux forces de l’ordre.

    Selon les enquêteurs, les suspects se sont rendus à Moscou, ont mis M. Nemtsov sous surveillance

    et l’ont abattu lorsqu’il rentrait du restaurant avec sa compagne, le mannequin ukrainien Anna Douritskaïa. La jeune femme n’a pas été touchée, l’assassin est monté à bord du véhicule de ses complices et est parti, alors qu’elle est restée près du corps de Boris Nemtsov sur le pont. Le lendemain, la plupart des complices ont quitté Moscou, mais ont été arrêtés en Ingouchie (Caucase russe) une semaine plus tard. L’arrestation du sixième complice s’est déroulée en Tchétchénie, mais celui-ci s’est fait sauter avec une grenade.

    Peu après l’arrestation, le dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov s’est exprimé sur son compte Instagram à propos de Zaour Dadaïev, qu’il connaissait, le qualifiant de « véritable patriote de la Russie » et d’« un des soldats les plus courageux ». Il a également qualifié Beslan Chavanov, mort pendant l’arrestation, de « guerrier intrépide ».

    Les mercenaires seront jugés

    De gauche à droite : Zaour Dadaïev, les frères Anzor et Chadid Goubachev, Temirlan

    Eskerkhanov et Khamzat Bakhaïev, accusés de l'assassinat de l'opposant, au tribunal Basmanny

    de Moscou. Crédit : Anton Denissov/RIA Novosti

     

    Pour les amis de Boris Nemtsov et l’avocat de sa famille Vadim Prokhorov, l’enquête a été menée

    de manière professionnelle au départ. « Le groupe d’enquête a très rapidement arrêté les auteurs du meurtre », rappelle l’opposant et collègue du défunt Ilya Iachine dans un entretien avec RBTH.

    Cependant, en mai, l’affaire de Boris Nemtsov a été confiée à un nouvel enquêteur en chef (le spécialiste des affaires liées aux nationalistes a été remplacé par un enquêteur spécialisé dans la criminalité tchétchène) et les contacts avec l’enquête sont devenus moins étroits. Finalement, l’enquête « s’est retrouvée au point mort », raconte l’avocat Vadim Prokhorov.

    Après les premiers interrogatoires et les aveux de M. Dadaïev (qui est revenu dessus deux jours

    plus tard), la presse russe a cité le nom de Rouslan Gueremeïev, soupçonné d’être le commanditaire du crime (il est également le commandant du bataillon Sever). Dans la rédaction finale de l’accusation, seuls Moukhoudinov et « d’autres personnes non-identifiées » sont désignés comme les organisateurs et commanditaires de l’assassinat, une « conclusion absurde » pour l’entourage de Nemtsov.

    Bataillon spécial Sever

    Le bataillon a été formé en 2006 à partir de différentes structures contrôlées par le président tchétchène Ramzan Kadyrov. La presse qualifie même Sever comme son bataillon personnel.

    « Seuls les mercenaires engagés contre une rémunération ont été arrêtés et seront traduits en justice. Le chauffeur de Rouslan Gueremeïev, qui est recherché, ne pouvait avoir de grief personnel contre Nemtsov [l’enquête ne désigne pas les motifs du commanditaire, ndlr], ni les 15 millions de roubles promis aux mercenaires. Ainsi, en réalité, l’affaire n’établit ni les organisateurs, ni le commanditaire, ni les motifs », explique M. Prokhorov.

    Moukhoudinov fait l’objet d’un mandat de recherche internationale depuis novembre 2015 et, d’après les enquêteurs, il se cacherait aux Emirats arabes unis. Les sources de l’agence d’information Rosbalt proches des forces de l’ordre assurent de leur côté que Moukhoudinov se cache actuellement dans les montagnes tchétchènes et que Rouslan Gueremeïev pourrait s’y trouver lui aussi.

    Selon un sondage conduit par l’institut Levada à la veille de l’anniversaire de l’assassinat de l’homme politique, la moitié de la population russe (52%) est persuadée que les commanditaires ne seront jamais retrouvés.

    « Homme très haut placé »

    Les avocats de la famille Nemtsov ont exigé que les enquêteurs interrogent Ramzan Kadyrov, ainsi que ses proches, car « Dadaïev venait du bataillon contrôlé par Kadyrov et on sait qu’à Grozny [capitale tchétchène], rien ne se fait aujourd’hui sans son aval », estime M. Prokhorov. Ramzan Kadyrov s’est dit prêt à répondre aux interrogations si cela pouvait aider les enquêteurs, mais n’a jamais été convoqué.

    Les compagnons de Boris Nemtsov estiment toujours que celui-ci a été assassiné à cause de ses activités politiques : la critique du président, l’enquête sur les agissements des militaires russes dans le sud-est de l’Ukraine, etc.

    « Pourtant, pourquoi quelqu’un au sein du pouvoir tchétchène aurait-il besoin de tuer un leader de l’opposition dans un tel endroit et à un tel moment ? », se demande Rouslan Miltchenko, directeur du centre d’information fédéral Analyse et sécurité, ancien collaborateur des forces de l’ordre.  « Dans le Caucase, on comprend bien quel genre de problèmes un assassinat aussi retentissant peut provoquer pour le pouvoir en place ».

    « Le tribunal dira le dernier mot. Mais tout ce qui est lié à notre système des forces de l’ordre est plein de nuances », explique Franz Klintsevitch, premier chef adjoint de la fraction Russie unie (parti au pouvoir) à la Douma (chambre basse du parlement) et ancien directeur de l’antenne tchétchène du parti. « Généralement, la principale nuance est une base de preuves très faible. Tout dépend de la puissance du commanditaire ». Il estime que la personne qui a osé commanditer un assassinat aussi retentissant pourrait être « très haut placée ». Actuellement, le grand nombre de spéculations concernant l’assassinat de Boris Nemtsov est inquiétant : certains personnes n’hésiteront pas en jouer pour manipuler l’opinion publique, explique M. Klintsevitch.

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  • 25 février 2016 / Mis à jour à 20:29 - Paris    Newsletter  Alertes e-mail  English edition  Flux  
     
    Maroc : quand les droits de l’Homme
    se dégradent

     

     

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    Dans un rapport publié par Amnesty International, la situation des droits de l’Homme au Maroc a connu une dégradation.
     

     

    Le rapport publié par Amnesty International en matière de respect des droits humains durant l’année 2015, et qui concerne 160 pays à travers le monde a été épluché au Maroc.

     

    Dans ce document présenté à Rabat par les responsables de la section d’Amnesty au Maroc, l’organisation constate que « dans un contexte où la défense des intérêts nationaux à court terme et l’imposition de mesures sécuritaires draconiennes donnent lieu à un assaut massif contre les libertés et les droits fondamentaux, la protection internationale des droits de l’Homme est en péril ».

     

    « Les organes de défense des droits humains des Nations Unies, la Cour pénale internationale et les mécanismes régionaux sont fragilisés par des gouvernements qui cherchent à échapper au suivi de la situation dans leur pays », souligne le rapport qui dénonce le fait que cette situation ait encouragé plusieurs gouvernements à poursuivre les violations du droit international dans leur pays, en 2015.

     

    Le Maroc est taxé de laxiste en matière d’application des droits de l’Homme, et la section du royaume précise que « 2015 est une année de manquement au respect des droits de l’Homme au Maroc ». C’est du moins le constat fait par Mohamed Sektaoui, DG d’Amnesty International Maroc, soulignant que 2015 a été marqué par des poursuites contre des journalistes et des opposants politiques. Ce qui, pour lui, constitue un recul par rapport aux acquis enregistrés lors de l’expérience de la justice transitionnelle.

     

    Amnesty International indique en outre que « des groupes qui critiquaient le bilan du gouvernement en matière de droits humains ont été harcelés par les autorités, qui les ont empêchés d’organiser des manifestations publiques légitimes et des réunions internes », signalant notamment que « les forces de l’ordre ont dispersé, dans certains cas par la force, des manifestations organisées par des défenseurs des droits humains, des militants politiques, des diplômés sans emploi et des étudiants ».

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  • Chronique de la campagne électorale américaine

    Publié le 24 Février 2016
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    Les Latinos : le facteur oublié de l’équation

    présidentielle américaine

    Trump additionne les succès. Avec le Nevada, il vient de signer sa troisième victoire consécutive. Et quelle victoire ! 45% des votes, contre 24% à son premier poursuivant, Marco Rubio.

    Chronique de la campagne électorale américaine

    Les Latinos : le facteur oublié de l’équation présidentielle américaine
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  • Hillary Clinton bat Bernie Sanders et remporte le Nevada

    Le Monde.fr | 20.02.2016 à 23h46 • Mis à jour le 20.02.2016 à 23h51     Lien

    Elle devrait terminer quelques points devant le sénateur du Vermont aux « caucus » organisés par le parti démocrate.

    Hillary Clinton a remporté samedi 20  février de peu les consultations démocrates du Nevada contre Bernie Sanders , troisième étape des primaires pour la Maison Blanche , selon les projections de plusieurs médias américains.

    « À tous ceux qui ont participé dans chaque coin du Nevada avec détermination et c œ ur : c’ est votre victoire . Merci » , s’est immédiatement félicitée l’ex-secrétaire d’Etat sur Twitter.

    Elle devrait terminer quelques points devant le sénateur du Vermont aux « caucus » organisés par le parti démocrate , selon les chaînes Fox News , NBC, CNN et l’ agence de presse AP. Ce sont des rassemblements d’électeurs, sans bulletin de vote.

    Mais le faible écart attendu entre les deux candidats – à 68 % du dépouillement, Hillary Clinton obtenait 52,2 % des délégués, contre 47,7 % pour Bernie Sanders – montre que la popularité de Bernie Sanders dépasse le seul électorat blanc ou l’Etat du New Hampshire , où il avait engrangé une grande victoire au début du mois . Dans l’Iowa, il n’avait perdu que d’un cheveu face à Hillary Clinton.

    Les sondages réalisés à l’entrée des « caucus » du Nevada montrent que 54 % des électeurs hispaniques ont choisi Bernie Sanders, contre 43 % pour Hillary Clinton. Celle -ci avait mené une campagne intense auprès des hispaniques, qui représentent plus du quart de la population.

    Lire aussi :   Dans le Nevada, les démocrates convoitent le vote des Latinos

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  • Christine Lagarde reconduite

    à la tête du FMI

    Le Monde.fr | 19.02.2016 à 17h06 • Mis à jour le 19.02.2016 à 18h49   LIENChristine Lagarde, le 23 janvier.

    Christine Lagarde, le 23 janvier. FABRICE COFFRINI / AFP

    Christine Lagarde a été reconduite, vendredi 19 février, à la tête du Fonds monétaire international (FMI) pour un nouveau mandat de cinq ans au moment où l’économie mondiale connaît un passage à vide, a annoncé l’institution dans un communiqué.

    « Je suis ravie d’avoir l’opportunité de conduire le FMI en tant que directrice générale pour un second mandat de cinq ans », a-t-elle réagi, citée dans un communiqué.

    Seule candidate en lice, l’ancienne ministre de l’économie française, âgée de 60 ans, avait reçu le soutien de nombreux Etats membres du FMI, dont la France et les Etats-Unis, et entamera son nouveau mandat en juillet.

    Renvoyée devant la justice française

    Christine Lagarde était arrivée à la tête du FMI en juillet 2011, succédant à Dominique Strauss-Kahn, qui avait été contraint de démissionner, embourbé dans le scandale du Sofitel.

    Mme Lagarde est confrontée, en France, à des ennuis judiciaires : la justice l’a renvoyée, en décembre, devant le tribunal correctionnel pour sa « négligence » supposée dans l’affaire Tapie-Crédit lyonnais, au moment où elle était ministre de l’économie. Elle avait cependant reçu le soutien du conseil d’administration du FMI, qui lui avait témoigné sa « confiance » dans sa capacité à assurer sa mission.

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