• Trois personnes interpellées un mois après l’agression de policiers à Viry-Châtillon

    Trois personnes interpellées un mois après l’agression de policiers à Viry-Châtillon

    Trois hommes, âgés de 16, 19 et 22 ans, sont soupçonnés d’avoir filmé puis mis en ligne des vidéos de l’agression dans l’Essonne, à l’origine d’un vaste mouvement de colère policière.

    Le Monde.fr avec AFP | 09.11.2016 à 13h52        LIEN

     

    Un mois après l’agression aux cocktails Molotov de quatre agents de police à Viry-Châtillon, dans l’Essonne, à l’origine d’un vaste mouvement de colère policière, l’enquête avance avec l’interpellation de trois premiers suspects. Ces trois hommes, âgés de 16, 19 et 22 ans, sont soupçonnés d’avoir filmé puis mis en ligne des vidéos de l’agression. Placés en garde à vue, ils vont être interrogés « sur les circonstances dans lesquelles, au moment des faits », ils « ont réalisé et diffusé sur Internet des films vidéo », a dit le procureur d’Evry, Eric Lallement.

    Les trois hommes ont été interpellés à l’aube dans la cité de la Grande-Borne, à cheval sur les communes de Viry-Châtillon et de Grigny, en région parisienne. Ces arrestations ont été décidées par les deux juges d’instruction saisis dans cette enquête ouverte pour « tentatives de meurtre sur personnes dépositaires de l’autorité publique commises en bande organisée » et confiée à la sûreté départementale de l’Essonne.

    Une quatrième personne, qui réside au même domicile que l’une des trois interpellées, a également été placée en garde à vue pour détention de stupéfiants. Aucun des auteurs directs de l’agression n’a jusqu’à présent été arrêté, en dépit des recherches d’ADN menées sur des objets trouvés sur les lieux de l’attaque et de l’analyse de plusieurs bandes vidéo.

    Fronde des policiers

    Le 8 octobre, une quinzaine d’agresseurs ont incendié deux voitures de police, occupées par quatre agents, en mission de surveillance à proximité d’un feu tricolore de la Grande Borne connu pour des vols à la portière avec violences. Deux d’entre eux ont été très grièvement brûlés, dont l’un, un adjoint de sécurité de 28 ans, est toujours soigné à l’hôpital Saint-Louis à Paris. Les deux autres policiers ont été plus légèrement touchés.

    A six mois de l’élection présidentielle, l’agression a déclenché un mouvement de colère général des policiers, que le gouvernement peine à apaiser. Engagée le 17 octobre par une manifestation surprise sur les Champs-Elysées à Paris, la mobilisation a fait tache d’huile dans toute la France.

    Bravant leur devoir de réserve, hors cadre syndical, les « policiers en colère » réclament depuis plus d’effectifs, de moyens, des peines sévères pour leurs agresseurs et un assouplissement des règles de légitime défense avec un alignement sur celles s’appliquant aux gendarmes. Si la fronde a commencé à connaître un reflux ces derniers jours, de nouveaux rassemblements de centaines de policiers ont eu lieu mardi dans une dizaine de villes, dont Viry-Châtillon, un mois jour pour jour après l’attaque.

    Lire aussi (en édition abonnés) :   « Les policiers ont tendance à se voir comme les “éboueurs” de la société »

    Enveloppe de 250 millions d’euros

    Les revendications des policiers se sont également imposées dans la campagne de la primaire de la droite. Favori des sondages, Alain Juppé s’est rendu mardi sur les lieux de l’agression, promettant dans « une lettre ouverte aux forces de l’ordre », une loi « sécurité et justice » dès le début du quinquennat, s’il est élu.

    En réponse aux manifestations, le gouvernement a annoncé à la fin d’octobre qu’il ferait d’ici à la fin de novembre des « propositions » pour réformer à nouveau le régime de la légitime défense. Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a annoncé une enveloppe de 250 millions d’euros pour des mesures en soutien aux policiers.

    Des mesures qui n’ont pas satisfait la base policière, également inquiète des suites de l’enquête ouverte par l’inspection générale de la police nationale (IGPN), susceptible de mener à des sanctions pour les agents qui n’auraient pas respecté leur devoir de réserve.

    Lire aussi :   Pour les policiers, ce ne sont pas « quelques gilets et changements d’armes » qui vont les « calmer »

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