• Etats-Unis: pas de preuve fournie

    par la Turquie du rôle de Gülen

    dans le putsch

     

    Par AFP 24 août 2016 à 16:38     LIEN
     

     

     

    L'ancien imam Fethullah Gülen, à Saylorsburg, le 24 septembre 2013 Photo SELAHATTIN SEVI. AFP

     

     

    La Turquie n’a fourni aucune preuve aux Etats-Unis du rôle présumé qu’aurait joué l’ex-imam Fethullah Gülen dans le coup d’État avorté de mi-juillet, a indiqué mercredi l’entourage du vice-président américain Joe Biden en visite en Turquie.

    Un responsable américain a confirmé que Washington avait bien été saisi par Ankara d’une requête en bonne et due forme d’extradition de M. Gülen, bête noire du président turc Recep Tayyip Erdogan et qui vit en exil aux États-Unis depuis 1999.

    Si la Turquie a bien fourni «quatre demandes distinctes d’extradition pour Gülen, (...) elles sont toutes liées à des allégations d’activités criminelles antérieures au coup d’État» avorté du 15 juillet et remontant à 2015 et encore auparavant, a précisé ce cadre de l’administration américaine voyageant avec M. Biden.

    «Les Turcs n’ont pas fourni de requête d’extradition liée à l’implication de Gülen dans la tentative de coup d’Etat. Ils n’ont pas apporté non plus de preuve d’éventuelles connections de Gülen avec le coup d’État», a-t-il insisté, réaffirmant ce qu’avait annoncé mardi soir le département d’État.

    Cela fait des semaines que la Turquie disait avoir déposé auprès des autorités américaines une demande d’extradition contre M. Gülen, âgé de 75 ans et réfugié depuis 17 ans en Pennsylvanie (est). Ankara l’accuse d’avoir ourdi le putsch raté du 15 juillet.

    Washington semblait depuis traîner des pieds face à la pression turque, répétant ne pas avoir reçu de demande «formelle» et attendant des «preuves» de l’éventuelle responsabilité du prédicateur musulman.

    M. Gülen a nié fermement toute implication dans le putsch raté.

    Mais l’affaire a encore envenimé les relations déjà refroidies depuis des mois entre les deux alliés américain et turc au sein de l’Otan.

    «Ni le président (américain Barack Obama), ni le vice-président (Biden) ne peuvent décider de cela de manière unilatérale», a souligné le responsable de la vice-présidence en rappelant que le processus d’extradition relevait de la justice américaine. Il a mis en garde contre toute «politisation» de l’affaire qui serait «contre-productive».

    En visite mercredi à Ankara, M. Biden a déclaré «comprendre les sentiments intenses» des autorités turques au sujet de M. Gülen assurant que Washington «coopérait» avec son allié.

    AFP
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  • Affaire des courriels

    Clinton sommée de se prononcer par écrit

    Agence France-Presse

    HIllary Clinton Campaigns In Cleveland

    AFP

    Un juge fédéral américain a ordonné à Hillary Clinton de répondre par écrit à une série de questions posées par une organisation conservatrice sur sa messagerie privée, faisant ressortir une affaire susceptible de nuire à la campagne de la candidate démocrate à la présidence.

    La justice américaine a clairement énoncé début juillet qu'elle ne poursuivrait pas Mme Clinton pour avoir utilisé des serveurs et une messagerie de courriels privés quand elle dirigeait le département d'État. L'organisation Judicial Watch a toutefois décidé d'engager des poursuites contre la candidate dans ce dossier.

    Le juge Emmet Sullivan n'a pas accédé à la principale demande de Judicial Watch, qui exigeait qu'Hillary Clinton témoigne en personne, mais la candidate devra répondre sous 30 jours par écrit aux questions posées par l'association, indique le jugement de deux pages rendu vendredi par ce juge fédéral.

    La ministre de la Justice Loretta Lynch avait expliqué en juillet que la décision de ne pas inculper Mme Clinton se basait sur les recommandations du FBI.

     

    Le directeur de cette institution, James Comey, avait cependant déclaré que l'enquête du FBI avait établi que Mme Clinton avait été «extrêmement négligente» en envoyant des informations secrètes depuis son compte courriel personnel lorsqu'elle était à la tête de la diplomatie américaine entre 2009 et 2013.

    Hillary Clinton avait présenté ses excuses pour son usage de cette messagerie privée, mais l'affaire a été l'occasion pour ses opposants de mettre en doute la fiabilité et la sincérité de la candidate. Les poursuites engagées par Judicial Watch risquent d'entraver à nouveau sa course vers la Maison-Blanche, à moins de 100 jours de l'élection.

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  • Un parfum de Guerre froide sur la péninsule coréenne

    Par AFP 18 août 2016 à 09:05     LIEN
     
     
     
     

    Des soldats nord-coréens à la frontière avec la Corée du Sud , le 27 juillet 2016 Photo KIM HONG-JI. AFP

    En août 2015, Séoul et Pyongyang rivalisaient d’optimisme après de fructueuses négociations marathon. Un an plus tard, toutes les communications sont coupées et un parfum de Guerre froide flotte sur la péninsule coréenne.

    Les défections en série, les messages codés pour les espions et la diffusion d’une propagande criarde sont autant d’illustrations d’une tension particulièrement élevée entre frères ennemis.

    «Les relations entre Nord et Sud n’avaient plus été aussi tendues depuis la période de la Guerre froide dans les années 1970», estime Kim Yong-Hyun, spécialiste de la Corée du Nord à l’Université Dongguk.

    Les défections de haut rang en sont sans doute le symptôme le plus remarquable. Le numéro deux de l’ambassade de Corée du Nord à Londres, Thae Yong-Ho, vient d’offrir un joli coup de pub et de propagande à Séoul.

    Les raisons qui l’ont poussé à passer au Sud sont sans doute aussi personnelles qu’idéologiques - il a deux enfants dont l’un est toujours scolarisé. Mais Séoul a eu beau jeu de présenter l’affaire comme un choix binaire entre le Bien et le Mal.

    M. Thae a justifié sa trahison par «son dégoût» pour le régime nord-coréen et «son admiration pour le système libre et démocratique» sud-coréen, a claironné le porte-parole du ministère sud-coréen de l’Unification.

    En l’absence totale de contacts intercoréens, ces fanfaronnades diplomatiques sont presque une figure obligée.

    - Mystérieux messages codés -

    Quand le climat s’est brutalement dégradé après le quatrième essai nord-coréen en janvier, Pyongyang a fermé les deux lignes de communication qui existaient avec le Sud.

    En juillet, la Corée du Nord a coupé l’un des derniers canaux encore existants avec Washington, en cessant tous ses contacts avec le gouvernement américain via la mission nord-coréenne à l’ONU.

    «L’absence total de canaux de communication entre les deux Corées ainsi qu’entre Pyongyang et Washington est une vraie source d’inquiétude», a déclaré Kim Yong-Hyun.

    Cela signifie que les deux voisins en sont désormais réduits à hurler par delà la frontière s’ils souhaitent se parler.

    La zone démilitarisée (DMZ) n’était de toute façon plus un havre de paix puisque dans la foulée de l’essai nucléaire nord-coréen, les deux pays ont ressorti des cartons les murs de haut-parleurs qui diffusent une bruyante propagande à destination de l’ennemi.

    Autre résurgence de la Guerre froide, Pyongyang semble avoir repris la transmission de messages codés sur la radio publique, vraisemblablement à destination de ses agents opérant au Sud.

    On n’avait plus entendu depuis une vingtaine d’années ces émissions en onde courte, repérées mi-juin par les renseignements sud-coréens, et qui consistent en une énumération de chiffres pendant plusieurs minutes par une speakerine.

    Les choses, pourtant, n’auraient pas dû en être ainsi.

    Nord et Sud avaient annoncé le 25 août 2015 un compromis pour mettre fin à une crise qui menaçait de les précipiter dans un conflit armé.

    «Un tournant dramatique», avait alors dit un négociateur nord-coréen. Un «nouvel élan», avait commenté le chef des négociateurs sud-coréens.

    - 'Relations jamais aussi mauvaises' -

    Las, dix jours plus tard, la guerre des mots reprenait de plus belle entre les deux Corées qui parviendront toutefois à tenir en décembre des discussions au niveau de leurs vice-ministres.

    Celles-ci ont accouché d’une souris et l’essai nucléaire nord-coréen de janvier a fait exploser pour de bon les espoirs de dialogue, déclenchant de nouvelles sanctions contre Pyongyang et entraînant la fermeture du complexe industriel de Kaesong, ultime projet de coopération intercoréenne.

    «En temps de paix, les relations intercoréennes n’ont jamais été aussi mauvaises, avec la fin du commerce, des échanges et du dialogue», observe Yang Moo-Jin, professeur à l’Université des études nord-coréennes.

    Les médias publics nord-coréens sont désormais embarqués à coeur joie dans une surenchère de violence verbale sexiste contre la présidente sud-coréenne Park Geun-Hye.

    Et les tensions pourraient redoubler la semaine prochaine avec le lancement de deux semaines de manoeuvres militaires conjointes entre Séoul et Washington, impliquant des dizaines de milliers de soldats.

    Pour Yang Moo-Jin, Pyongyang pourrait, contrairement à son habitude, être tenté par une riposte modérée à ces exercices pour préserver un équilibre de tensions qui lui va bien, en cela qu’il semble polariser la communauté internationale comme au bon vieux temps de la Guerre froide.

    La décision sud-coréenne d’accepter le déploiement sur son sol d’un système antimissile américain a en effet soulevé un déluge de critiques de Pékin et Moscou.

    AFP
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  • Previously

    Insinuations sur la santé de Clinton, remaniement dans le camp Trump…

    une semaine d'élection américaine

    Par Juliette Deborde et Frédéric Autran, Correspondant à New York 20 août 2016 à 10:54    LIEN
     
     
     
     

    La candidate démocrate Hillary Clinton s'adresse à ses partisans, lors d'une réunion de campagne, à Las Vegas, le 4 août 2016 Photo John GURZINSKI. AFP

     

    En novembre, les électeurs américains devront choisir entre les deux principaux candidats pour la présidentielle américaine : Hillary Clinton côté démocrate, Donald Trump chez les républicains. Toutes les semaines, Libé fait le point sur la campagne.

    Le billet d’Amérique

    Quand le camp Trump vise la santé de Clinton

    Après avoir mis en doute pendant des mois la sincérité et l’honnêteté d’Hillary Clinton, Donald Trump a inauguré cette semaine une nouvelle ligne d’attaque : sa rivale démocrate aurait une santé trop fragile pour être présidente. «Elle manque d’endurance mentale et physique pour affronter l’Etat islamique et les nombreux adversaires auxquels nous faisons face», a déclaré lundi le candidat républicain lors d’un discours consacré à la politique étrangère. Les rumeurs sur l’état de santé d’Hillary Clinton ne sont pas nouvelles. La plupart ont émergé après les ennuis de santé de celle qui vivait alors ses dernières semaines à la tête de la diplomatie américaine. Epuisée par une longue série de voyages, atteinte d’un sévère virus intestinal, la secrétaire d’Etat avait fait un malaise en décembre 2012. Les médecins avaient ensuite diagnostiqué - conséquence de sa chute - une commotion cérébrale puis un caillot de sang à la tête, qui lui avait valu plusieurs jours d’hospitalisation.

    Depuis, les sites complotistes de la droite extrême américaine, sur lesquels s’informent de nombreux partisans de Donald Trump, se répandent en conjectures et pseudo-analyses médicales. Les moindres faits et gestes d’Hillary Clinton sont épiés. Une hésitation, un pied qui trébuche, une tête qui s’agite bizarrement, un coussin pour s’appuyer ou un tabouret pour s’asseoir lors d’un meeting : tous ces signes sont brandis comme des preuves irréfutables de la mauvaise santé de la candidate démocrate. Les hashtags #Hillarystools (les tabourets d’Hillary) et #HillaryHealth (la santé d’Hillary) cartonnent sur Twitter, où circule aussi un faux compte-rendu médical faisant état de malaises, de «convulsions incontrôlées» et de «pertes de mémoire» à répétition. Pour beaucoup, le diagnostic est limpide : Hillary Clinton souffrirait de démence précoce.

    Si Donald Trump n’a jamais relayé explicitement ces allégations, le fait d’évoquer le «manque d’endurance physique et mentale» de sa rivale s’inscrit dans une stratégie bien définie. Comme il l’a déjà fait avec les suprématistes blancs, le magnat de l’immobilier stimule ses partisans en les confortant dans leurs affabulations. Il leur laisse entendre qu’il partage leur point de vue, sans pour autant se risquer à l’assumer publiquement. En s’attaquant à la santé de l’ancienne Première dame, Donald Trump s’aventure toutefois en terrain miné. Car si à 68 ans Hillary Clinton serait la plus âgée des présidents élus depuis la Seconde guerre mondiale, elle demeure plus jeune que le magnat de l’immobilier. Donald Trump a fêté ses 70 ans en juin. Et il ne cache pas son amour du bacon, de McDonald’s et du poulet frit.

    Par Frédéric Autran, correspondant aux Etats-Unis

     

    La recrue de la semaine

    L'homme «le plus dangereux des USA» à la tête de la campagne républicaine

    Stephen K. Bannon le 21 juin 2016 à Cleveland, OhioStephen Bannon le 21 juillet 2016 à Cleveland, dans l'Ohio (photo AFP)

    Alors que les candidats ont tendance à lisser leur discours une fois investi, Donald Trump, lui, a donné l'impression cette semaine de ne pas vraiment savoir sur quel pied danser. Le candidat républicain à la Maison Blanche a surpris tous les observateurs en présentant pour la première fois, lors d'un meeting en Caroline du Nord, des excuses (limitées tout de même) à ceux qu'il avait pu offenser. «Parfois, dans le feu de l’action dans un débat, on ne choisit pas les bons mots ou on dit la mauvaise chose [...] Cela m’est arrivé, et vous n’êtes pas obligés de me croire, mais je le regrette, en particulier lorsque j’ai pu blesser des gens personnellement», a déclaré le milliardaire jeudi, lisant une déclaration sur un prompteur, sans préciser qui était visé par cet acte de contrition: Madame Khan qui a perdu son fils en Afghanistan et dont Trump avait moqué le silence à la convention démocrate alors qu'elle était trop émue pour parler?

    Une inflexion par rapport à son choix, quelques jours plus tôt, de nommer à la tête de son équipe de campagne Stephen Bannon, le second bouleversement en deux mois après le limogeage en juin de Corey Lewandowski. Débutant en matière de campagne électorale, Stephen Bannon était à la tête du site ultra-conservateur à tendance complotiste Breitbart (qui vend même des t-shirts pour la construction du mur à la frontière mexicaine). Ancien de chez Goldman Sachs, celui que Bloomberg appelait dans un portrait paru l’année dernière l’activiste le «plus dangereux» d’Amérique est aussi l’auteur d’un documentaire particulièrement flatteur sur Sarah Palin. Il partage avec le milliardaire son goût pour les attaques outrancières. «Tous les coups seront permis. Nous allons voir les idées les plus extrêmes, les idées les plus à droite remonter à la surface», a résumé le journaliste de CNN Brian Stelter. Aux côtés de cette figure de l'ultra-conservatisme est promue Kellyane Conway. Cette sondeuse et consultante républicaine, embauchée en juillet pour conseiller le candidat sur l’électorat féminin, devient directrice de campagne. Le grand perdant de ce jeu de chaises musicales ? Le lobbyiste Paul Manafort qui a été démissionné vendredi, notamment  en raison des révélations du New York Times sur sa possible implication dans un scandale de corruption en Ukraine, à l’époque où il conseillait l’ex-président prorusse Viktor Ianoukovitch, recruté pour «professionnaliser» la campagne républicaine.

    A lire aussi Rendre Trump «présidentiable» : une stratégie qui a échoué

    La répartie de la semaine

    «Says Who?» : un conseiller de Trump en plein déni

    L’échange, entrecoupé d’un silence particulièrement gênant, a été relayé (et détourné) des milliers de fois. Mercredi soir, Michael Cohen, avocat et conseiller de Donald Trump est interviewé sur CNN par la journaliste Brianna Keilar. Elle l’interpelle sur l’impopularité du candidat républicain à la Maison Blanche dans les sondages. Son interlocuteur l’interrompt : «Qui dit cela ?» («Says who ?» en VO). «Les sondages, tous les sondages», lui répond la journaliste. «Qui dit cela ?», «Quels sondages ?», insiste à deux reprises le conseiller. «Tous», réplique la journaliste éberluée. Aucune enquête d'opinion depuis fin juillet n’a en effet placé Donald Trump en tête des intentions de vote... y compris celle commandée par Breibart. La réaction surréaliste du conseiller de Trump résume la position des partisans du milliardaire : se boucher les oreilles et mettre la mauvaise passe de leur candidat sur le compte des instituts de sondage, des médias grand public et de l’establishment.

     

     

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  • EDITORIAL

    Fidel Castro, le survivant

    Par Philippe Lançon 12 août 2016 à 20:31     LIEN
     
     
     
    Un Cubain passe à bicyclette devant un graffiti en hommage à Fidel Castro, le 12 août 2014 à La Havane Photo YAMIL LAGE. AFP
    Édito

    90 ans est un bel âge pour ne pas mourir, du moins quand on s’appelle Fidel Castro. Celui qu’on appelait «el caballo», le cheval, est un cheval qu’on n’achève pas : sa vie est encore plus longue que ses discours. Il a tout vécu et survécu à tout : au coup d’Etat manqué de 1953, au débarquement foireux de 1956, à la révolution de 1959 - à son durcissement, à ses échecs et au désenchantement qu’elle a provoqué -, aux complots et à l’embargo américains qu’il affronta, aux purges et aux procès staliniens qu’il organisa, aux crises nationales et internationales dont il fut le sujet, le metteur en scène et le comédien, à la chute du banquier soviétique, à la terrible période de pénurie qui s’en suivit, à l’ouverture très contrôlée au marché, à Allende, Pinochet, Reagan, Mitterrand, Chávez, à ses alliés, à ses ennemis, à Compay Segundo, à Celia Cruz, aux écrivains qu’il accula à l’exil ou à une mélancolie soumise et alcoolisée. Il survit maintenant à son activité et, en quelque sorte, à sa postérité.

    Dix ans après avoir laissé la place à son frère Raúl, il reste le grand-père fantomatique - et fantasmatique - d’une nation qui, enfin, paraît se réconcilier avec le grand voisin. Cette «transition dictatoriale» a été menée de main de maître : ni le pire ni le meilleur n’ont eu lieu. Le castrisme est un régime qui continue de contrôler son pacte faustien. Comment Fidel a-t-il fait ? Des centaines de chercheurs, analystes, biographes, écrivains ont voulu répondre à cette question - mais ceux-là aussi, pour la plupart, il les a enterrés. Sa réussite doit beaucoup à la bêtise arrogante des classes dominantes cubaines, vite exilées, et de l’administration américaine. Les circonstances historiques et géographiques, ensuite, furent essentielles : l’île a permis une expérience en huis clos ; les années 60 et 70 ont porté le rêve révolutionnaire que Fidel incarna, pour la gauche internationale, très au-delà du raisonnable. Mais rien n’aurait duré sans l’extraordinaire instinct de ce séducteur mobile et implacable qui transforma en or de pouvoir tout ce qu’il touchait. La culture du peuple cubain a fait le reste : traversée par les tempêtes, Cuba est une île shakespearienne où toute tragédie est un jeu qui se renverse en comédie. Quel que soit son état, et l’état d’épuisement dans lequel il a laissé son peuple, l’ogre historique cubain a retourné la célèbre phrase de Paul Nizan pour chanter au monde sur un air de salsa ou de boléro : «J’ai 90 ans, et je ne laisserai personne dire que ce n’est pas le plus bel âge de la vie.» Tout est mal qui finit bien.

    Philippe Lançon

     

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  • Le FMI pousse la Chine à prendre des mesures contre ses dettes


    Par AFP , publié le 12/08/2016 à 15:21 , mis à jour à 15:21

    La directrice du Fonds monétaire international Christine Lagarde (C) lors d'un meeting du G20 à Ghengdu en Chine le 23 juillet 2016

    La directrice du Fonds monétaire international Christine Lagarde (C) lors d'un meeting du G20 à Ghengdu en Chine le 23 juillet 2016

    afp.com/FRED DUFOUR

    Pékin - La Chine doit réagir "de toute urgence" à l'envolée des dettes de ses entreprises et cesser de se reposer sur le crédit pour doper l'activité, a averti le FMI vendredi, faute de quoi le pays subira une "croissance affaiblie de façon permanente".

    Si les perspectives de la deuxième économie mondiale restent encourageantes à court terme, soutenues par des "politiques macroéconomiques accommodantes", le Fonds monétaire international s'inquiète des fragilités financières grandissantes du pays. 

    Pékin s'efforce de rééquilibrer son modèle économique vers la consommation et les services, au détriment des industries lourdes et exportations à faible valeur ajoutée, ses moteurs de croissance traditionnels. 

    Mais "la transition continuera d'être complexe, difficile, et potentiellement chaotique", a martelé le Fonds dans un rapport annuel. L'institution de Washington s'inquiète en particulier de la montée fulgurante des dettes des entreprises. 

    Celles-ci, en excluant le secteur financier, s'établissaient en 2015 à environ 120% du PIB chinois, mais elles pourraient bondir à près de 140% d'ici 2019, selon des projections présentées par le Fonds. 

    Avec le vif ralentissement de l'activité, les créances douteuses représentent désormais 5,5% du total des prêts, mais elles sont susceptibles de grimper à 15,5% --auquel cas, les pertes potentielles pourraient équivaloir à "environ 7%" du PIB, avertit le FMI. 

    Certes, Pékin a promis de réduire drastiquement les surcapacités de production dans la sidérurgie et le secteur du charbon, très affectés par un endettement massif, mais "une solution plus complète" fait défaut et les réformes des groupes étatiques piétinent, poursuit le rapport. 

    Or, les entreprises d'Etat, beaucoup plus endettées que les firmes du secteur privé, empruntent à bas coût grâce aux garanties apportées par les autorités, "ce qui fausse l'allocation des ressources et encourage l'inefficacité", tranche le FMI, enjoignant à des "mesures urgentes" nécessaires pour que ces difficultés "restent gérables". 

    Faute de réformes structurelles rapides, et en cas de poursuite d'une politique de relance économique reposant sur un gonflement sans fin du crédit, "les vulnérabilités s'intensifieront" et conduiront le pays à "une croissance affaiblie de façon permanente", avertit le Fonds. 

    Pékin se dit certes prêt à restructurer ses entreprises d'Etat obsolètes en réduisant leurs colossaux effectifs, mais les autorités locales freinent des quatre fers, soucieuses ne pas alimenter l'instabilité sociale. 

    Par ailleurs, le gouvernement central n'a cessé depuis deux ans de multiplier les assouplissements monétaires, puis les accroissements de dépenses publiques afin de stimuler une activité à la peine... au prix d'une nouvelle embardée de l'endettement privé. 

    La croissance économique de la Chine était tombée l'an dernier à 6,9%, au plus bas depuis un quart de siècle, avant de s'essouffler à nouveau au premier semestre 2016. 

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  • Le Secret Service s'interroge sur les propos de Donald Trump

    Publié le 10-08-2016 à 21h40        LIEN
     
    Le Secret Service, qui assure la sécurité présidentielle aux Etats-Unis, s'interroge sur les déclarations ambiguës de Donald Trump concernant Hillary Clinton et les armes à feu, rapporte mercredi la chaîne de télévision CNN. /Photo prise le 10 août 2016/REUTERS/Eric Thayer (c) Reuters 
    Le Secret Service, qui assure la sécurité présidentielle aux Etats-Unis, s'interroge sur les déclarations ambiguës de Donald Trump concernant Hillary Clinton et les armes à feu, rapporte mercredi la chaîne de télévision CNN. /Photo prise le 10 août 2016/REUTERS/Eric Thayer (c) Reuters
     

    WASHINGTON (Reuters) - Le Secret Service, qui assure la sécurité présidentielle aux Etats-Unis, s'interroge sur les déclarations ambiguës de Donald Trump concernant Hillary Clinton et les armes à feu, rapporte mercredi la chaîne de télévision CNN.

    Un responsable du Secret Service a confirmé à la chaîne que des contacts avaient été passés avec l'équipe de campagne du candidat républicain. "Il y a eu plus d'une conversation" sur ce sujet, a-t-il ajouté, précisant que l'entourage de Trump avait réaffirmé qu'il n'avait pas l'intention d'inciter à la violence.

    En meeting électoral mardi soir en Caroline du Nord, Donald Trump a suggéré que les partisans des armes à feu pourraient agir pour empêcher Hillary Clinton de nommer des juges progressistes à la Cour suprême américaine.

    "Si elle est en mesure de choisir ses juges, il n'y aura rien à faire les gars. A moins que ceux qui soutiennent le deuxième amendement, peut-être que, je ne sais pas", a déclaré le candidat républicain sans finir sa phrase, et ouvrant un débat sur la signification véritable de ses propos.

    Le deuxième amendement de la Constitution américaine garantit le droit de porter une arme.

    Certains des membres de l'assistance ont grimacé quand il a tenu ces propos, aussitôt dénoncés par l'équipe de campagne de la candidate démocrate, qui les a qualifiés de "dangereux".

    Priée de préciser ses dires, l'équipe de campagne de Trump a dit dès mardi soir qu'il avait encouragé les défenseurs du deuxième amendement à mobiliser les électeurs en sa faveur lors du scrutin du 8 novembre.

    Quelle qu'ait été l'intention de Trump, cette nouvelle controverse a continué d'alimenter les inquiétudes au sein du Parti républicain sur le tour pris par la campagne du magnat de l'immobilier à moins de trois mois du scrutin.

    Joe Scarborough, ancien élu républicain de Floride aujourd'hui animateur sur la chaîne MSNBC, souligne ainsi dans une tribune publiée par le Washington Post que le Grand Old Party entre en "territoire inconnu" et demande aux dirigeants de la formation politique de réfléchir à un possible retrait de Trump.

    Dans la dernière livraison de la moyenne des sondages réalisée par le site Real Clear Politics, Hillary Clinton est créditée mercredi de 48% contre 40,3% pour le républicain, soit une avance de 7,7 points.

    La candidate démocrate est aussi en tête en Pennsylvanie (+9,2), dans le Michigan (+6,6), dans l'Ohio (+2,6) ou encore en Floride (+2,2), qui appartiennent à la catégorie des "Swing States", ces Etats clefs où se décidera l'issue de la course à la Maison blanche du fait de la spécificité du mode de scrutin aux Etats-Unis, où le président est élu par 538 grands électeurs désignés Etat par Etat.

    (Alana Wise avec Steve Holland à Wilmington, Caroline du Nord; Benoît Van Overstraeten et Henri-Pierre André pour le service français)

    Sur le web : Donald Trump en appelle aux pro-armes pour stopper Hillary Clinton

     

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    Appel à la violence contre Hillary Clinton : nouvelle polémique pour Trump

     
    Par Direct Matin Mis à jour le 10 Août 2016 à 08:33 Publié le 10 Août 2016 à 08:19     LIEN
     
    Sentant la polémique enflée, l’équipe de campagne de Donald Trump a tenu à désamorcer l’affaire. [SARA D. DAVIS / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP]

    Il n’est plus à une polémique prêt. Donald Trump s’est de nouveau attiré les foudres des partisans d’Hillary Clinton en laissant entendre que seuls les défenseurs du port d’arme seraient en mesure de stopper son adversaire démocrate à la présidentielle américaine.

    «En gros, Hillary veut abolir le second amendement» de la Constitution, qui garantit le droit de posséder des armes, a-t-il déclaré. Et d'ajouter : «Si elle a la possibilité de choisir ses juges, il n'y a rien que vous puissiez faire, les gars... Bien que, avec le second amendement - peut-être qu'il y a une solution, je ne sais pas», a-t-il dit énigmatique.

    A lire aussi : Donald Trump président des Etats-Unis : quelles conséquences ? 

    Ces propos controversés n’ont pas échappé aux médias américains, dont certains les ont interprétés comme un appel à faire usage de la violence pour empêcher l’ancienne First Lady d’accéder aux plus hautes fonctions de l’exécutif américain. Une analyse partagée par le clan Clinton. «Donald Trump est dangereux. Une personne qui cherche à devenir président des Etats-Unis ne devrait en aucun façon inciter les électeurs à la violence», a déclaré Robby Mook, le directeur de campagne.

    Sentant la polémique enfler, l’équipe de campagne de Donald Trump a tenu à désamorcer l’affaire et réfuté l’idée selon laquelle il encouragerait à perpétrer des actes violents contre Hillary Clinton. Dans un communiqué, il est notamment expliqué que les déclarations à l’origine de la controverse avaient été mal interprétées par des «médias malhonnêtes».

    A lire aussi : Melania Trump aurait travaillé illégalement aux États-Unis

    Sur Twitter, toujours aussi friand des dérapages du milliardaire, les opposants à Trump n’ont en tout cas pas mis longtemps pour dénoncer des propos qui s'ajoutent à la longue liste des écarts verbaux du candidat républicain.

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    Selon Donald Trump, Barack Obama est le fondateur de Daesh

     
    Par Direct Matin Mis à jour le 11 Août 2016 à 12:05 Publié le 11 Août 2016 à 11:38     LIEN
     
    Donald Trump a lancé de graves accusations contre Barack Obama. [JOE RAEDLE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP]

    Donald Trump semble n'avoir aucune limite. Le candidat républicain a accusé mercredi soir, lors d'un meeting en Floride, le président américain Barack Obama d'être le fondateur de Daesh. 

    Insistant à plusieurs reprises sur le deuxième prénom du président, «Hussein», Donald Trump a affirmé que «Daesh honore le président Obama». «Il est le fondateur de Daesh. Il a fondé Daesh. Et je dirais même que la co-fondatrice est l'escroc Hillary Clinton». De graves accusations qui venaient s'ajouter à celles prononcées la semaine dernière, déjà, par le candidat républicain. Ce dernier avait déclaré que Hillary Clinton «devrait recevoir un prix» de la part de Daesh pour avoir fondé l'organisation terroriste. 

    A lire aussi : Donald Trump président des Etats-Unis, quelles conséquences ? 

    Donald Trump a multiplié au cours de sa campagne les allusions à la religion de Barack Obama, laissant entendre qu'il était musulman, ce qui est faux - il est Chrétien. Il a aussi affirmé qu'il était né au Kenya (son pays d'origine), alors qu'il est né sur le territoire américain d'Hawaii. Le candidat républicain avait également fait allusion au fait que le président américain est lié à la tuerie survenue le 12 juin dernier dans une boîte de nuit à Orlando, qui avait fait 49 victimes avant d'être revendiquée par Daesh. 

    Des critiques récurrentes contre Barack Obama

    Ce n'est pas la première fois que les Républicains accusent les démocrates d'avoir favorisé l'émergence du groupe terroriste, mais jamais ils n'étaient allés aussi loin dans leurs accusations. Ils se contentaient en effet de critiquer l'administration Obama pour avoir sous-estimé la menace que représente Daesh, et d'avoir alimenté la situation chaotique que traverse la région du Moyen-Orient. 

    Si Daesh s'est en effet développé lors de la présidence de Barack Obama, les conditions qui ont favorisé sa création remontent à l'invasion de l'Irak par les troupes américaines en 2003, décidée par le président républicain George W.Bush. Et l'administration Obama a enregistré des succès contre Daesh, participant à la coalition internationale contre le groupe terroriste en Irak et en Syrie, qui a permis de tuer près de 45.000 combattants jihadistes en l'espace de deux ans. 

    Donald Trump n'a pour sa part jamais exposé de manière précise la stratégie qu'il souhaite mettre en place contre Daesh. S'il a a plusieurs reprises répété qu'il souhaitait mettre fin à la politique interventionniste des Etats-Unis à l'étranger, il a affirmé son intention d'intensifier les bombardements contre le groupe terroriste, évoquant l'utilisation de l'arme nucléaire, et a fait part de son intention d'interdire l'entrée des musulmans sur le territoire américain pour lutter contre le terrorisme.

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  • Etats-Unis: un dissident républicain se lance dans la course à la Maison Blanche

     

    Par AFP 8 août 2016 à 17:22       LIEN
     
     

     

     

    Vue de la Maison Blanche, le 31 mai 2016 à Washington Photo Brendan Smialowski. AFP

     

     

    Le républicain Evan McMullin a annoncé lundi sa candidature à l’élection présidentielle américaine de novembre pour barrer la route au candidat officiel du parti, Donald Trump, qui reste contesté par une partie du camp conservateur.

    «Il n’est jamais trop tard pour bien faire», déclare le candidat, inconnu du grand public et sans grande expérience politique, sur son nouveau site de campagne.

    Cet ancien agent de la CIA, 40 ans, était jusqu’à récemment un collaborateur parlementaire du groupe républicain de la Chambre des représentants. Un responsable du groupe a précisé lundi qu’il n’en était plus salarié.

    «En cette année où les Américains ont perdu la foi dans les candidats des deux grands partis, il est temps qu’une nouvelle génération de dirigeants s’élève», explique Evan McMullin sur sa page Facebook. «L’Amérique mérite mieux que ce que Donald Trump et Hillary Clinton ont à nous offrir».

    Sa candidature a selon la chaîne ABC été portée par une organisation baptisée «Better for America», financée par des républicains opposés à Donald Trump.

    Mais à moins d’un budget de campagne rivalisant avec les dizaines de millions de dollars levés chaque mois par les équipes Clinton et Trump, cette candidature devrait s’ajouter aux centaines de candidatures folkloriques officiellement déposées auprès de la commission fédérale électorale.

    Cette déclaration est également tardive, dans le calendrier présidentiel. Pour apparaître sur les bulletins de vote, les candidats doivent s’inscrire séparément auprès des autorités des 50 Etats, selon des procédures parfois lourdes. De nombreuses dates-butoirs sont fixées aux mois d’août et septembre.

    AFP
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